La greffe hépatique adulte par donneur vivant
Face à la pénurie d’organes, la transplantation de foie par donneur vivant est une alternative à prendre en considération, surtout pour les patients internationaux.
Les Cliniques universitaires Saint-Luc ont plus de 30 ans d’expérience dans la transplantation hépatique. Entre 1984 et 2017, plus de 1300 greffes hépatiques y ont été réalisées chez l’adulte.
Face à un nombre croissant de patients candidats à la transplantation et la pénurie d’organes, des techniques innovantes telles que la transplantation à partir du don vivant (DOVI) ont été développées. Ceci est possible grâce aux caractéristiques anatomiques et régénératives du foie.
Les patients internationaux souffrant d’une maladie hépatique nécessitant une transplantation ne peuvent pas être inscrits sur la liste d’attente d’Eurotransplant (1). La greffe hépatique DOVI constitue donc la seule possibilité pour ces patients.
Une sélection stricte du donneur
La transplantation hépatique est une opération complexe qui nécessite une sélection stricte du receveur et encore plus du donneur.
Dans la majorité des cas, le donneur est un membre de la famille. Un donneur non apparenté peut aussi être considéré, moyennant l’accord de notre Comité d’éthique.
Seul le groupe sanguin est important pour la greffe de foie. Cependant, il est possible de réaliser des greffes « ABO-incompatibles » lorsqu’il n’y a pas de donneur du même groupe sanguin.
Dans tous les cas, le donneur potentiel doit d’abord réaliser un bilan de santé exhaustif (certains examens peuvent être réalisés dans le pays d’origine). Ensuite, des examens spécifiques pour la donation sont pratiqués. Le volume et les caractéristiques anatomiques de son foie sont minutieusement étudiés. La stratégie chirurgicale (c’est-à-dire prélever la moitié droite ou gauche du foie) est définie au cas par cas. Objectif de cette approche personnalisée : s’assurer que la transplantation puisse être réalisée avec le moins de risques possible, tant pour le donneur que pour le receveur.
Le suivi des patients internationaux
En l’absence de complications, le donneur reste hospitalisé une dizaine de jours. Pour le receveur, la durée d’hospitalisation est plus longue : 3 semaines en moyenne.
- Un suivi régulier du donneur est nécessaire pour s’assurer de la bonne évolution postchirurgicale à moyen et long terme. Des contrôles par prise de sang sont programmés pendant plusieurs mois. Une résonance magnétique du foie est aussi réalisée aux Cliniques universitaires Saint-Luc, 6 mois après l’intervention. Le but : évaluer la régénération du foie restant et exclure toute complication.
- Le receveur est suivi à vie (notamment pour son traitement antirejet), conjointement avec un hépatologue. Les prises de sang des patients internationaux peuvent être réalisées dans le pays d’origine, mais le bilan annuel (imagerie et biopsie du foie) s’effectue aux Cliniques universitaires Saint-Luc.
(1) Eurotransplant rassemble 8 pays européens et gère l’attribution d’organes dans les centres de transplantations de ces pays.